jeudi 19 décembre 2013

Editorial

Dans la rue : ceux qu’on ne voit pas, ceux qui nous dérangent




Les gens dans la rue, ceux qu’on ne voit pas, ou qu’on ne veut pas voir, nous confrontent d’abord à nous mêmes.

Egoïstes ou généreux, ouverts ou fermés à l’autre, remplis  de peur ou d’optimisme, nous vivons tant bien que mal.

Est ce en nous protégeant de dangers multiples, fantasmés pour la plupart, alimentés par des courant politiques qui fabriquent de l’impossible, de l’impossible à vivre ensemble en tout cas, que nous pouvons essayer d’être heureux ?

Est ce en nous protégeant à tout prix de ces étrangers, que d’aucuns décrivent comme des hordes barbares ?

Comment croire que des barrières dérisoires (Frontex), dressées  aux portes de L’Europe, règleront quoi que ce soit ?

Comment accepter sans se révolter, que les naufrages d’embarcations en  Méditerranée, (Lampedusa) soient le dernier voyage de personnes fuyant des pays où ils ne peuvent plus vivre ? 

Il y a cette « histoire » également, de ceux qui viendraient pour « profiter ».
L’histoire de  celles ou ceux, malades, qui nous demandent de l’aide, pour vivre encore un peu.

Ces discours polluent, accablent, et enferment.

Pourquoi vouloir faire rimer étranger avec danger ?

Ne faut il pas essayer de démonter l’insanité, l’incohérence et la violence de ces propositions de rejet qui se multiplient ?


Pour essayer de construire ensemble.



Pierre Heitz.
Président de l’association Passerelle